Le sport est entre autre pratiqué pour ses vertus, et regardé pour ses valeurs. Chaque sportif porte d’ailleurs en lui des idées, des revendications. Mais à cette ère de surconsommation et de pollution intense, peut-on s’attendre à voir des sportifs prendre la parole ?
« Le sport est devenu un monde à part, une société au sein d’une société, où nous pouvons placer nos espoirs ». Tel est le propos du philosophe et sociologue Max Horkheimer dans une étude des années 60. Mais au temps des empereurs romains déjà, le sport avait de l’importance. Le fameux combo « panem y circenses », autrement dit « du pain et des jeux » servait d’arme de séduction du peuple. Et aujourd’hui encore, l’initiative « Soutiens-ton club », mise en place pour aider les clubs sportifs à tenir bon durant la période de coronavirus, montre notre attachement au sport.
Face à l’importance du domaine, « les jeux » se sont un jour vus doter d’un ministre et d’une enveloppe de l’Etat. Et le sport va également jusqu’à s’inscrire dans notre vocabulaire courant. De nouveaux termes qui en sont issus ont récemment été ajoutés au dictionnaire. Des termes tels que « remontada » ou « blob ». « Le quotidien des supporters peut même être rythmé par les matchs » ajoute Victorien Fragne, directeur de publication du média sportif Caviar Magazine.
Mais il ne faut bien sûr pas nier l’existence de personnes hermétiques au sport et plus globalement à l’univers sportif sans comprendre ce qu’il peut apporter aux autres. Cependant, d’un point de vue individuel et collectif, le sport a ses vertus :
« Le pratiquer procure du bien-être tandis qu’il est également vecteur de lien social et il a ses valeurs : travail, liberté, respect dans la compétition, unité… ».
Victorien Fragne
La voix des sportifs – Les valeurs du sport
Les sportifs professionnels sont aujourd’hui élevés au rang de personnalités publiques. Leur rôle est donc important, au même titre que leur audience. Cependant, défendre une idée peut être à double tranchant. Pour Victorien Fragne, « Le joueur ne doit pas être politique, il doit faire son métier. Mais représenter des valeurs est possible ». A titre d’exemple, un joueur brésilien a récemment twitté le slogan du Président Jair Bolsonaro. Tandis que Nikola Karabatic a mangé vegan pendant un mois pour montrer ses idées. Ce sont deux manières de faire, l’une est politique et l’autre non.
Aujourd’hui il serait d’ailleurs plus facile de communiquer via son club ou ses partenaires que de vive voix. La communication des sportifs est très encadrée, notamment par leurs agents. Mais par exemple, Adidas a fourni des maillots en plastique recyclé a différentes équipes de footballs comme le Bayern Munich. Ce qui est d’une certaine façon un moyen d’afficher une manière verte – comme leur maillot officiel extérieur de la saison 2018-2019 – de penser. Le club de Liverpool a lui été récompensé pour sa faible empreinte carbone. Ce n’est pas rien lorsque l’on connaît les nombreux déplacements des équipes.
Selon notre membre de Caviar Magazine, « la popularité du sportif doit être grande pour qu’il ait une chance de se faire entendre ». Federer ou Ronaldo auraient par exemple la cote nécessaire auprès du public pour faire passer un message écologique d’ampleur, mais peu de chances qu’ils le fassent. Nous accueillerions pourtant à bras ouverts des initiatives simples telles que boire dans une gourde pendant les matchs, ou privilégier les déplacements en train.