Avant de devenir à la mode, consommer local fut obligatoire puis désuet. Mais aujourd’hui, on ressent un besoin réel de consommer différemment, de se rapprocher de son environnement.
Livreur de lait à domicile
Au Moyen-Âge, la quasi-totalité de la population est paysanne et la vie suis son cours au gré du calendrier agricole. L’alimentation est donc un élément très important, surtout lorsque l’on considère les famines qui sont fréquentes. Et la plupart de cette nourriture va aux riches Seigneurs, souvent propriétaires des terres. Pas question donc de commerce international. Loin de là. Consommer local était alors une option obligatoire.
D’ailleurs les véhicules tractés par des chevaux sont utilisés de l’Antiquité à la Renaissance. On est loin des camions réfrigérés. D’un point de vue fluvial on se dote de canaux sous l’Ancien Régime, ce qui laisse le temps de voir venir les navires de charge. Sans parler des avions (et on ne va pas s’en plaindre, ils sont très polluants).
En 1769, le « Fardier », ancêtre du camion, voit le jour. Mais il ne permet ni d’aller vite ni de transporter de grosses quantités. Le commerce reste donc local, très local, rien ne permettant un transport de marchandises plus important.
Cependant l’apparition de la première locomotive à vapeur en 1804 va signifier le début d’une ère.
L’arrivée du commerce de masse
Le XIXème siècle marque la naissance d’initiatives coopératives, des concepts d’enseignes et de succursales. L’américain Michael Cullen, lui, est à l’origine du premier supermarché, suite au krack boursier de 1929.
Les 30 glorieuses (1946-1975), la croissance de la classe moyenne, et la démocratisation de la voiture ont été plus que propices au développement de ces grands magasins.
Le slogan de Leclerc était d’ailleurs plutôt alléchant dans les années 50 : « acheter moins cher pour revendre moins cher ». C’est la naissance du discount, puis plus tard de la fidélisation.
Les années 2000 sonneront le glas du commerce local qui sera en plus concurrencé par le commerce électronique. L’heure est à la consommation internationale et de masse.
Le métier de transporteur se développe alors à l’infini, au même titre que notre planète se pollue. Polluée entre autres par ces transports et les supermarchés qui consomment énormément d’électricité et produisent des déchets.
Le local est à la mode
De nos jours, le commerce de proximité reprend du poil de la bête. Selon une étude Opinion Way de 2016, 65 % des françaises et 62 % des français disent consommer des produits de leur région de façon régulière et cela concernerait aussi bien le prêt-à-porter que la nourriture !
Il y a en effet de plus en plus d’adeptes, nombreux sont ceux à exprimer leur souhait de consommer autrement, de manière plus responsable. On le remarque d’ailleurs par la naissance du mouvement des locavores, aidée par la démocratisation de l’écologie. Et oui, car elle en gagne pas mal du terrain, l’écologie : on la voit dans les médias, les programmes politiques… C’est même une arme de campagne ! C’est dire à quel point sa place est devenue importante, parler d’écologie et de consommation responsable, c’est désormais séduire ! N’en déplaise à la déjà vue baisse des impôts.